Le Sarek: récit abrégé d'une traversée sans détour
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- Category: Récits des sorties
- Published: Monday, 09 May 2016 10:37
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Grimpe 13 c'est aussi l'aventure et peut être aussi la chance de rencontrer d'autres aventuriers. Voici le récit de quatres braves membres de G13, d'un séjour le mois de mars au cercle Arctique... Bonne lecture et si vous en voulez plus d'info et de potins, tout est là: récit complet ici
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Partis le dimanche 27 mars 2016, Romain, Maël, Luc et moi (Elsa) avons accompli en douze jours la traversée du Sarek (200 km), le plus grand parc national suédois, situé au cœur de la Laponie, au nord du cercle Arctique.
A raison d’une moyenne de 15 km par jour (plutôt 20 au début et 10 à la fin…), nous avons traversé des paysages grandioses et appris à vivre entre amis comme des Samis (peuple scandinave de Laponie). Fiers défenseurs de l’autonomie prônée par la FSGT, nous l’avons appliquée à ce voyage, puisque nous avons vécu douze jours en tente, en tirant/portant nos 150 kg de matériel et nourriture à l’aide de deux pulkas et sacs à dos.
Nous avons pu constater que la Laponie n’était pas épargnée par le réchauffement climatique, loin de là, puisque les températures ont été très clémentes, même trop pour une fin d’hiver. Le thermomètre a atteint les -20° pendant les nuits les plus froides, mais en journée, nous étions souvent aux alentours de 0°. Et, à part la tempête du premier jour (qui nous a occasionné de belles frayeurs), nous n’avons pas rencontré de difficultés climatiques majeures. Quelques jours blancs en fin de séjour ont un peu usé notre moral, mais nous avons eu la chance d’avoir plusieurs journées magnifiques, avec le bleu et le blanc comme seules nuances de notre palette.
Les paysages sont d’une majesté incomparable et tout est hors proportion. Habitués au 25000e des cartes IGN, notre carte au 100000e nous a quelque fois joué des tours, car les distances sont incroyablement grandes. Le blanc à perte de vue et les vallées totalement sauvages font perdre toute notion de temps et de distance au voyageur perdu dans cette immensité. En douze jours nous n’avons croisé que deux Suédois, venus par une autre vallée et souhaitant se reposer à la même cabane que nous avions visée (fermée malheureusement).
Les quelques difficultés que nous avons rencontrées n’ont pas entamé notre moral et nous avons effectué la traversée du Sarek avec un enthousiasme commun. Le plus dur a été de gérer les petits bobos du quotidien dus à la marche en chaussures de ski de randonnée (6h par jour en moyenne) et, pour Maël et Romain, de lutter contre la fièvre. Les rations, calculées au plus juste pour éviter de trop porter, nous ont permis de tenir pendant douze jours à raison de trois repas par jour et quelques graines en journée, mais nous étions un peu trop limités en sucre.
Nos journées étaient organisées selon une routine efficace : levés à 6h, nous commencions par faire fondre de la neige pour remplir les gourdes et les thermos de la journée, puis nous petit-déjeunions et rangions les affaires et la tente. A 8h, généralement, nous étions prêts à lever le camp et commençait alors une longue journée de marche de 6h, ponctuée de petites pauses de 15 minutes pour reprendre des forces. A 16h, nous montions le camp suivant, refaisions fondre de la neige pour la popote du soir et à 20h, nous dormions.
Pour effectuer le tour du Sarek, nous avons choisi l’itinéraire par les fonds de vallée, en prenant au plus plat possible, mais quelques montées inévitables nous ont fait transpirer. Le maniement de la pulka sur du plat n’est pas un problème, et est même plutôt amusant, mais c’est une toute autre affaire quand il s’agit de la tirer dans une montée… Pour une ascension (400 mètres de dénivelé), nous avons même dû nous y mettre à deux pour la hisser !
Par deux reprises, nous avons pu observer des troupeaux de rennes sauvages au loin, et nous avons eu la visite de deux renards roux peu farouches. Malheureusement, nous n’avons pas eu la même chance du côté des aurores boréales, le ciel étant couvert la majorité des nuits…
Ce séjour restera certainement gravé dans nos esprits comme une aventure hors norme, accessible aux sportifs endurants, mais avec un bon mental tout de même !