Les oiseaux sont-ils heureux de migrer ? | Compte-rendu de sortie dans les calanques marseillaises du 24 au 26 janvier 2025

*Tous les événements narrés dans ce compte-rendu sont authentiques et sans exagération. Foi de marseillais (que je ne suis pas…)

Fin janvier.

Les fêtes sont loin derrière nous et les doigts glacés de l’hiver se sont emparés de Paris plongeant la capitale dans la grisaille et des températures avoisinant les -1000°C.

À ce compte, les oiseaux migrateurs sont partis depuis bien longtemps rejoindre des terres où le climat est plus clément.

Pourquoi nous, on est restés ?  Et si les oiseaux avaient raison ? Et si on prenait exemple sur eux ? Et si on les suivait ?

Quand la proposition d’Anaïs et Laurent tombe dans les boîtes mail suggérant d’aller passer 3 jours au chaud dans les calanques marseillaises, ni une ni deux ce sont 11 aventuriers de l’extrême qui répondent présents pour montrer au caillou marseillais de quel bois ils se chauffent. Et c’est ainsi que 10 d’entre nous ont pris le train le vendredi 24 à 6h30 (plus tôt encore pour certains…). Direction : le soleil.

Et nous n’avons pas été déçus du voyage. Aux alentours de 10h, à peine sortis de la gare de Marseille-Saint-Charles celui-ci nous attendait bel et bien, faisant même regretter à certains de ne pas avoir pensé à prendre leurs lunettes de soleil. On récupère les voitures de location, on fonce aux apparts hôtels pour poser les affaires et très rapidement, le programme se dessine.Pour cette première journée, on risque d’être un peu courts pour faire de la grande voie et ce sera donc couenne pour tout le monde. On se décide à tous rester ensemble et on opte pour les calanques de Sormiou.

On est 10, comme les 10 doigts de la main. Ça tombe bien, il y a un secteur qui ressemble à s’y méprendre avec une paluche. Certains d’entre nous s’attaquent au Pouce tandis que d’autres s’orientent vers le Majeur, deux beaux secteurs orientés sud vous l’aurez deviné et qui proposent des voies allant du 4 au 7 avec une vue imprenable sur les calanques.

De retour aux appartements, Anne nous rejoint et nous serons désormais 11 pour les 2 jours restants. Après moultes discussions, le programme du lendemain est établi : on reste tous à Sormiou et 9 d’entre nous partirons faire de la grande voie tandis qu’Anaïs et Anne optent pour faire de la couenne.

Le soleil nous offre de nouveaux ses rayons le samedi matin. Par contre ça souffle !!!

Avec Yuan et de Laurent, nous nous dirigeons vers la grande voie Melody. La marche d’approche est tout à fait sympathique jusqu’à ce qu’une chatière se présente à nous entre les rochers. Celle-ci nous aura bien fait regretter de nous être resservis en pâtes la veille au soir… On passera tout de même tous les trois et l’approche se poursuivra de manière beaucoup moins sympathique avec des traversées sur cordes fixes, beaucoup de gaz et un petit rappel pour accéder au départ de Melody. Le vent nous forcera à shunter la première longueur qui est censée démarrer au bord de l’eau. Qu’importe, on démarrera à la deuxième longueur et on grimpera en flèche.

Une fois l’ascension terminée on finira par retrouver les autres cordées entre midi et 14h et on se dirigera de nouveau vers le Majeur pour que les plus courageux d’entre nous puissent brûler l’énergie qu’il leur reste avant de rentrer.

Une petite surprise attendra Auriane pendant la soirée puisque son anniversaire n’aura pas été oublié. Elle soufflera ses bougies plantées, pour l’occasion, sur une galette des rois traditionnelle du sud (oui, pas celle à la frangipane). On est d’ailleurs bien surpris d’y trouver 2 fèves : une en céramique et une légumineuse ! On n’a toujours pas compris qui était le roi ou la reine dans ces cas-là. Le mystère reste complet…

Pour notre dernière journée, les programmes se sont diversifiés. Certains décident de partir du côté de Luminy pour faire de la grande voie, d’autres se lancent dans le secteur Compèt et Face Sud de Sormiou tandis que les dernières choisissent de profiter du temps superbe pour faire une belle randonnée.

On se retrouve tous en fin d’après-midi, heureux et épuisés, des souvenirs et de nouveaux projets plein la tête.

Les oiseaux sont-ils heureux de migrer ? Je n’en sais rien.

Ce qui est certain en revanche c’est que les grimpeurs que nous sommes sont tous revenus de ce long week-end avec un immense sourire et du soleil dans l’âme.

✍️ Philippe