Hauteroche ou ma première sortie en falaise (Retour WE nettoyage du 26-27 septembre)

 

Ma première sortie avec Grimpe 13, c’était le weekend grimpe et nettoyage de falaise à Hauteroche. Hauteroche, c’est une falaise située au beau milieu de la Côte d’Or, non loin d’Alésia, là même où Vercingétorix jeta les armes aux pieds de César au premier siècle avant notre ère. Chaque année, les clubs parisiens, dont Grimpe 13, sont invités à contribuer aux travaux de rénovation des voies et des chemins aux alentours, sans quoi cette falaise, plantée au milieu de la campagne bourguignonne, deviendrait rapidement impraticable.

hauteroche

 

Hauteroche, c’est aussi un nom que l’on entend bien vite s’échapper de la bouche des grimpetreizien-n-e-s lorsque l’on commence à passer un peu de temps avec eux. A les écouter, on devrait rapidement se rendre à l’évidence qu’il vaut mieux être chevronné pour « enchaîner une voie » dans la gammes des « dalles », des « dièdres », et des « couennes » en « départ assis » ou « en tête ».

Qu’à cela ne tienne, je me décidai à goûter aux sensations fortes de la falaise. Avec trois semaines d’initiation à la grimpe dans les jambes (enfin surtout dans les bras !) et mon attestation d’autonomie sur mur fraîchement décernée la semaine passée, j’étais évidemment grand débutant…mais terriblement motivé à en découdre avec la falaise !

Départ samedi matin de Paris dans la voiture de Rémi, un acolyte de Cime 19 et Delphine de Grimpe 13. On arrive 3h30 plus tard et pas un chat sur le campement où seules se dressent une vingtaine de tentes. Force est de constater que tout le monde est déjà sur la falaise située à une bonne quinzaine de minutes de là. La météo, au beau fixe, offre des conditions idéales pour la grimpe. Le nettoyage, ça sera donc pour le lendemain !

L’ambiance est chaleureuse : je salue les grimpetreizien-n-e-s croisés au gymnase, j’en profite pour me présenter, moi le nouveau de G13 et faire connaissance avec les grimpeurs des autres clubs. Tout ce petit monde regroupé au pied de la falaise ou suspendu à elle me donne une très bonne impression de convivialité.

La falaise offre une multitude d’opportunités de grimper dès le 3 pour des voies qui dépassent les 25 m. Aux yeux d’un débutant, le niveau est assez élevé : l’espace entre les dégaines est important, les prises sont parfois étroites, la lecture de la voie exigeante et attention au vertige lorsque l’on commence à prendre de la hauteur ! Rapidement, la raison l’emporte sur ma témérité : je m’en tiendrai au 3 et à quelques essais de « couennes » en 4a.

Je finis l’après-midi avec les jambes et les bras égratignés et courbaturés, et les doigts râpés par la roche, mais heureux. De ma première falaise, je n’en retiens au final que du positif : j’ai appris à gérer l’accrochage des dégaines sur les spits, à me placer correctement, à jouer avec mon équilibre, à surmonter le vertige, à « lire » la falaise, à décrypter un topo et ses noms de voies parfois saugrenus…

Et puis les réjouissances ne sont pas finies : la soirée se déroule sur le campement autour d’un BBQ qui nous a été gracieusement offert par une association locale en échange du nettoyage de la falaise. C’est une belle occasion de faire connaissance avec les autres grimpeurs et habitués de Hauteroche. C’est en discutant avec les « anciens » qu’on comprend à quel point la montagne fascine et qu’on voit naître en soi des envies brûlantes d’escalade, d’alpinisme et de ski de rando.

Tandis que les plus raisonnables et les coureurs du trail d’Alésia qui débute le lendemain matin vont se coucher, chez les couche-tard, ça parle beaucoup et ça rigole fort, la pleine lune aidant et vraisemblablement aussi le joyeux partage de liqueurs artisanales !

La journée du dimanche est consacrée au nettoyage de la falaise. Encore un peu embrumés par la soirée de la veille, on s’arme pourtant de sécateurs, de scies, de fourches, de pelles et de barres à mine pour entreprendre des travaux de grande ampleur. Tandis que les uns sont suspendus à la paroi pour y déloger les herbes, lierres et autres arbustes qui ont poussé depuis le dernier nettoyage, d’autres s’affairent à la réfection des chemins au pied de la falaise.

Le travail en équipe, parfaitement orchestré par Rémi, grand bricoleur er fin connaisseur de Hauteroche, permet d’avancer avec une rapidité éclair. On scie, on coupe, on tire, on tape, on déblaie…La paroi regagne sa fière allure dans la forêt qui l’envahissait lentement. On profite aussi des derniers rayons du soleil bourguignon pour pique-niquer et faire quelques dernières voies. Et puis, comme la fin du weekend a bientôt sonné, on pense déjà à la prochaine séance au gymnase : on dirait bien que le virus de la grimpe a agi !